22/9
Mangez, roulez et réjouissez-vous!
Cette année, le lundi du Jeûne tombe le 22 septembre, ce qui signifie (théoriquement) qu'à la privation de nourriture devrait s'ajouter la privation de voiture! Depuis plusieurs années en effet, sous l'impulsion des dirigeants de nos kolkhozes urbains, le 22 septembre a été décrété journée sans voiture, c'est-à-dire journée officielle du collectivisme de masse et de la répression de la mobilité individuelle.
On dit que les voitures créent des bouchons en ville, qu'elles gênent les piétons et les transports publics. Or la vérité est que ce sont généralement les piétons et les transports publics qui empêchent les voitures de circuler librement! Pourquoi n'instaurerait-on pas plutôt une journée intitulée «En ville sans mon trolleybus»? Il y a quelques années, les transports publics représentaient encore un moyen pratique de se déplacer au centre-ville - à condition de n'être pas trop pressé et surtout de savoir rester zen face à la mauvaise humeur, à la mauvaise volonté et à la mauvaise conduite des conducteurs de bus lausannois. Mais les gens normaux ont fui la capitale et les transports publics se sont remplis de ce qui restait. Aujourd'hui, il est mille fois plus agréable de poireauter vingt minutes dans un bouchon en étant tout seul dans sa voiture que de poireauter vingt minutes dans le même bouchon en étant debout dans un bus, coincé au milieu d'une foule d'indigènes.
Quant à la marche, elle est la chose la plus plaisante qui soit, même en ville. Mais qui peut encore marcher sans avoir mauvaise conscience, sans éprouver un sentiment de honte à l'idée de suivre ainsi les consignes d'une nuée d'offices fédéraux qui, pour notre bien, veulent nous obliger à nous déplacer à pied, à faire du sport, à manger sainement, à nous brosser les dents après les repas et à fumer du cannabis plutôt que du tabac? On a beau marcher vite et en tapant des pieds, ça reste quand même du «trafic lent» et de la «locomotion douce» - c'est-à-dire une soumission insupportable aux «conceptions globales» de quelques fonctionnaires fédéraux. C'est sans doute l'argument le plus décisif en faveur de la voiture!
Vous avez 364 jours par an pour lutter contre la pollution. Le 22 septembre, aidez-nous à lutter contre les écologistes!
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 19 septembre 2003)
On dit que les voitures créent des bouchons en ville, qu'elles gênent les piétons et les transports publics. Or la vérité est que ce sont généralement les piétons et les transports publics qui empêchent les voitures de circuler librement! Pourquoi n'instaurerait-on pas plutôt une journée intitulée «En ville sans mon trolleybus»? Il y a quelques années, les transports publics représentaient encore un moyen pratique de se déplacer au centre-ville - à condition de n'être pas trop pressé et surtout de savoir rester zen face à la mauvaise humeur, à la mauvaise volonté et à la mauvaise conduite des conducteurs de bus lausannois. Mais les gens normaux ont fui la capitale et les transports publics se sont remplis de ce qui restait. Aujourd'hui, il est mille fois plus agréable de poireauter vingt minutes dans un bouchon en étant tout seul dans sa voiture que de poireauter vingt minutes dans le même bouchon en étant debout dans un bus, coincé au milieu d'une foule d'indigènes.
Quant à la marche, elle est la chose la plus plaisante qui soit, même en ville. Mais qui peut encore marcher sans avoir mauvaise conscience, sans éprouver un sentiment de honte à l'idée de suivre ainsi les consignes d'une nuée d'offices fédéraux qui, pour notre bien, veulent nous obliger à nous déplacer à pied, à faire du sport, à manger sainement, à nous brosser les dents après les repas et à fumer du cannabis plutôt que du tabac? On a beau marcher vite et en tapant des pieds, ça reste quand même du «trafic lent» et de la «locomotion douce» - c'est-à-dire une soumission insupportable aux «conceptions globales» de quelques fonctionnaires fédéraux. C'est sans doute l'argument le plus décisif en faveur de la voiture!
Vous avez 364 jours par an pour lutter contre la pollution. Le 22 septembre, aidez-nous à lutter contre les écologistes!
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 19 septembre 2003)