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Paradis perdu

Autrefois, le Paradis était un endroit merveilleux où tout le monde avait envie d'aller mais où seuls finissaient ceux qui avaient été vertueux, généreux et pieux. C'était une récompense que l'on promettait aux petits enfants pour les encourager à se donner de la peine. Un endroit merveilleux que les images représentaient avec des petits nuages roses et des rayons de soleil.

Aujourd'hui, ce mot s'emploie essentiellement au pluriel, la plupart du temps avec l'adjectif «fiscal» et toujours dans un sens très négatif. Il s'agit encore d'un endroit où tout le monde a envie d'aller, mais son accès est désormais qui est réservé aux gens riches, aux banquiers, financiers, patrons, administrateurs et autres sportifs d'élite. L'inconscient collectif l'imagine rempli de villas avec jardin et piscine, de berlines luxueuses et de gros 4x4 polluants. C'est un repère de vilains égoïstes que les médias et les politiciens montrent d'un doigt réprobateur et accusateur.

L'Eglise a cessé de croire au Paradis, l'Etat veut nous empêcher d'y aller, la gauche nous interdit d'en rêver… C'est vraiment l'enfer!

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 23 décembre 2005)