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L'homme au foyer

Et le Bureau fédéral de l'égalité à la poubelle!

Le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes - on ne doit pas dire «entre hommes et femmes» car les deux éléments placés de part et d'autre du signe «égale» ne sont pas censés avoir la même valeur - a deux missions principales: d'une part nuire à la société en chamboulant les rôles normaux des hommes et des femmes, et d'autre part justifier les moyens financiers qui lui sont alloués. Pour répondre à ce double objectif, cet organisme vient de pondre un rapport et de lancer une campagne de sensibilisation.

Le rapport expose les résultats de recherches certainement complexes et coûteuses démontrant de manière tout à fait surprenante que les travaux masculins sont le plus souvent exécutés par des hommes, tandis que les tâches féminines sont généralement accomplies par des femmes. La conclusion saute aux yeux: l'Etat doit agir pour combler une «lacune», un petit espace de liberté dont on avait oublié de priver le citoyen: les tâches ménagères! Bien entendu, comme tout rapport fédéral qui se respecte, celui-ci dissimule quelques revendications politiques socialistes - étendre les assurances sociales, imposer l'égalité salariale, multiplier les structures d'accueil, etc. - ainsi que quelques suggestions pour de nouvelles recherches à mener dans ce domaine - la pérennité de la poule aux œufs d'or est toujours une des premières choses que les chercheurs cherchent.

S'appuyant sur ce rapport inutile, le nuisible Bureau fédéral de l'égalité a donc lancé une sotte campagne de sensibilisation dont le nom métisse subtilement nos langues fédérales: «Fairplay at home». A moins que ce ne soit «at homme»? Une campagne qui synthétise l'intégrisme féministe obsessionnel, style harpies aigries, et l'étatisme stalino-collectiviste des bureaucrates fédéraux, style «Big Sister is watching you». Les hommes et les femmes sont ainsi invités à remplir un questionnaire de 10 pages aussi compliqué et inquisiteur qu'une déclaration d'impôts - sauf que, pour l'instant, on ne nous demande pas encore de le renvoyer pour vérifier nos indications. Toutes les questions sont bien entendu orientées selon l'idée que les hommes n'en font pas assez. Les résultats doivent aboutir à un planning, lequel doit être «rediscuté régulièrement».

«Descendre la poubelle, c'est monter en estime!» pourra-t-on lire sur des autocollants. Alors encourageons les inspectrices du Bureau fédéral de l'égalité à remonter au plus vite dans notre estime!

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 25 janvier 2002)