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Gripen: what else?

Parmi ceux qui, le 18 mai, veulent voter NON à l'achat du Gripen, il y a les «pacifistes» irrécupérables qui refusent par principe tout achat militaire – même s'il s'agit d'un très bel avion – et qui pensent que la Suisse peut très bien se passer d'armée. Mais alors que ferons-nous lorsque les prophéties des dirigeants européens se réaliseront et que Vladimir Poutine, le couteau entre les dents, enverra la flotte de Sébastopol envahir le Pays de Vaud? Il ne faudra pas venir se plaindre lorsque le drapeau russe flottera sur la cathédrale de Lausanne.

Il y en a d'autres, qui se prétendent partisans de l'armée suisse, mais s'opposent au Gripen parce que ce très bel avion n'est pas assez beau à leurs yeux, pas assez rapide, pas assez puissant, pas assez cher. Mais alors qu'acheter? Le Rafale? Les quelques ministres français qui n'ont pas de compte caché en Suisse craindraient que nous l'utilisions pour protéger nos banques. L'Eurofighter? Bruxelles boycotte probablement les ventes d'armes à la Suisse depuis le vote du 9 février.

Si nous n'étions pas entièrement acquis au Saab Gripen, nous leur proposerions une autre solution: le Boeing 777. Outre l'avantage de rester chez le même constructeur que nos actuels F/A-18, et aussi de permettre un achat groupé avec les futurs longs courriers civils de Swiss, nous bénéficierions ainsi d'un avion qui a démontré récemment sa capacité de furtivité en disparaissant durablement des écrans-radar, et dont certains commentateurs américains affirment qu'il pourrait être utilisé comme «missile de croisière».

Il n'en reste pas moins qu'un Boeing 777 invisible n'est pas aussi beau qu'un Gripen. Alors pour une fois que la présente rubrique recommande de voter OUI, profitez-en.

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 21 mars 2014)