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Un référendum sur le point d'être lancé

«L'économie crée de la pauvreté.» C'est avec cette phrase inique – dont il savait qu'elle serait complaisamment reprise par les médias – que le conseiller d'Etat socialiste Pierre-Yves Maillard avait lancé, il y a un peu plus d'une année, son projet de prestations complémentaires pour les familles (en jargon technique: «PC familles»), prestations dont le financement incomberait aux employeurs, aux employés et aux indépendants, via une cotisation supplémentaire sur les salaires.

Grâce à la mollesse et à l'apathie d'une grande partie des politiciens soi-disant «de droite», ce projet a réussi à passer la rampe du Conseil d'Etat, puis du Grand Conseil. On attend d'un jour à l'autre sa publication dans la Feuille officielle, qui marquera le début du délai référendaire.

L'économie privée, accompagnée cette fois des partis de droite, récoltera 12'000 signatures afin que le peuple puisse se prononcer sur le «train de mesures de lutte contre la pauvreté» de M. Maillard. Il sera rappelé notamment:

  • que le filet social est déjà très étendu: subsides à l'assurance-maladie, aide au logement, avances sur pensions alimentaires, bourses d'études, allocation de maternité cantonale, revenu d'insertion, aide aux personnes recourant à l'action médico-sociale, aides du Fonds cantonal de la famille, allocations familiales, etc.
  • que les prélèvements sur les salaires sont déjà nombreux et lourds. En y ajoutant sans cesse de nouvelles couches, même modestes, on finit par atteindre un niveau insupportable. L'Etat fanfaronne en évoquant continuellement les travailleurs pauvres, mais il omet de préciser que c'est lui-même qui, pour une part importante, les appauvrit.
  • que, contrairement aux accusations ressassées par les politiciens de gauche et leurs relais médiatiques, l'économie privée assume sa responsabilité sociale: la réinsertion professionnelle des handicapés, les fonds de formation professionnelle, les conventions collectives sont autant d'actions substantielles menées avec le soutien, voire à l'instigation des associations économiques.
  • que les nouvelles prestations dont il est question visent des situations n'ayant pas de lien de cause à effet avec le monde du travail, et qu'il n'y a dès lors aucune raison d'en imposer le financement à ce dernier.


On aura l'occasion de revenir ultérieurement sur ces divers arguments. En attendant, si la publication de la loi intervient comme prévu ces prochains jours, alors une feuille de signatures sera encartée dans la prochaine édition de La Nation. Nous remercions d'ores et déjà les lecteurs d'y faire bon accueil et de répercuter autour d'eux les efforts du comité référendaire.

(La Nation du 3 décembre 2010)

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