Les jeunes et les enfants d'abord
Mais pas ensemble!
Aujourd'hui, il n'y en a que pour les jeunes. Les politiciens et les médias ne parlent que des jeunes, ne s'occupent que des jeunes. Et les enfants, hein? Que fait-on pour les enfants? Rien!
La moutarde est montée au nez de nos gais poupons, et en particulier de Stéphane Montangero, boom-baby national et président du Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ), dont on découvre qu'il s'occupe aussi des activités d'enfance. Il s'agit pourtant de deux choses distinctes, et l'infatigable promoteur de la fusion des cantons et de la fusion européenne s'indigne de ce que l'on songe à fusionner la politique d'encouragement de la jeunesse avec la politique d'encouragement de l'enfance.
Le CSAJ, donc, a fait connaître ses revendications. Il demande: une commission fédérale de l'enfance (en plus de la commission fédérale de la jeunesse), une loi de promotion de l'enfance (en plus de la loi de promotion de la jeunesse), une loi cadre pour la politique de l'enfance et de la jeunesse (qui chapeauterait le tout), un Bureau fédéral de l'enfance et de la jeunesse (mais pourquoi pas un bureau pour l'enfance et un autre pour la jeunesse?), un centre d'information, un organe de médiation, un office de l'enfance et de la jeunesse dans chaque canton, des «conseils d'enfants» (en plus du «parlement des jeunes»), bref, exactement le genre de choses qu'un enfant répond lorsqu'on lui demande: «Qu'est-ce que tu voudrais mon petit?»
Le problème avec toutes ces commissions et tous ces bureaux, c'est que non seulement la politique de l'enfance ressemblera beaucoup à la politique de la jeunesse, mais surtout qu'on ne verra pas la différence avec la politique des adultes.
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 3 novembre 2000)
La moutarde est montée au nez de nos gais poupons, et en particulier de Stéphane Montangero, boom-baby national et président du Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ), dont on découvre qu'il s'occupe aussi des activités d'enfance. Il s'agit pourtant de deux choses distinctes, et l'infatigable promoteur de la fusion des cantons et de la fusion européenne s'indigne de ce que l'on songe à fusionner la politique d'encouragement de la jeunesse avec la politique d'encouragement de l'enfance.
Le CSAJ, donc, a fait connaître ses revendications. Il demande: une commission fédérale de l'enfance (en plus de la commission fédérale de la jeunesse), une loi de promotion de l'enfance (en plus de la loi de promotion de la jeunesse), une loi cadre pour la politique de l'enfance et de la jeunesse (qui chapeauterait le tout), un Bureau fédéral de l'enfance et de la jeunesse (mais pourquoi pas un bureau pour l'enfance et un autre pour la jeunesse?), un centre d'information, un organe de médiation, un office de l'enfance et de la jeunesse dans chaque canton, des «conseils d'enfants» (en plus du «parlement des jeunes»), bref, exactement le genre de choses qu'un enfant répond lorsqu'on lui demande: «Qu'est-ce que tu voudrais mon petit?»
Le problème avec toutes ces commissions et tous ces bureaux, c'est que non seulement la politique de l'enfance ressemblera beaucoup à la politique de la jeunesse, mais surtout qu'on ne verra pas la différence avec la politique des adultes.
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 3 novembre 2000)