Liaisons dangereuses
Nous avons vu dans notre précédente chronique comment les journalistes de Dimanche.ch savent faire taire leur sens critique lorsqu'ils interrogent un de leurs petits copains. Nous découvrons aujourd'hui leur stupéfaction, leur incrédulité et leur mauvaise foi face à la trahison de quelqu'un qu'ils prenaient pour «un des leurs».
Il y a quelques années, Monsieur Edouard Brunner, ancien secrétaire d'Etat, avait donné son nom à un rapport relativement avant-gardiste sur l'armée suisse. La presse l'avait donc classé parmi les «gentils ouverts». Mais voilà que M. Brunner s'oppose aujourd'hui à l'initiative «Oui à l'Europe»! Il se retrouve donc du côté des «méchants frileux».
Le sol des certitudes manichéennes se dérobe sous la plume du pauvre journaliste chargé de traiter le sujet. Décontenancé, désemparé, à court d'argumentation, il ne trouve de réconfort qu'en amalgamant gravement et en ratissant large. Ainsi M. Brunner a co-signé une lettre avec MM. Chevallaz, ancien président de la Confédération, Beck et Fattebert, conseillers nationaux, Perrin, entrepreneur et député, et Delacrétaz, président de la Ligue vaudoise. Sous la plume de notre perspicace enquêteur, cela donne: «Brunner coincé entre la Lega et la Ligue vaudoise» et «On est surpris de vous retrouver aux côtés de Bignasca». Il fallait bien l'œil de lynx du détective pour percevoir la signature invisible du vilain petit Tessinois à côté de celle de M. Brunner...
Et comme les idées creuses laissent un peu de place libre, l'expert dominical digresse sur la Ligue vaudoise: «Il est utile de constater que sur le site internet de la Ligue on trouve entre autres des renvois à d'autres journaux comme Schweizerzeit (émanation des durs de l'UDC zurichoise) ou Alias 2000, feuille d'extrême droite dirigée par Eric Bertinat, un ancien du parti genevois nationaliste Vigilance.» Cette fois le lien est établi: Brunner = Blocher = Bertinat.
Bien sûr, il aurait aussi été utile de constater que notre site renvoie également à Domaine Public, publication de gauche que nous trouvons intéressante (sans comparaison avec Dimanche.ch!). Mais les yeux de lynx de notre Rouletonstylobille savent se fermer quand ça fait mal...
Je propose d'ajouter sur le site internet de la Ligue vaudoise un lien vers www.dimanche.ch: ainsi tel sera compromis qui croyait compromettre!
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 9 février 2001)
Il y a quelques années, Monsieur Edouard Brunner, ancien secrétaire d'Etat, avait donné son nom à un rapport relativement avant-gardiste sur l'armée suisse. La presse l'avait donc classé parmi les «gentils ouverts». Mais voilà que M. Brunner s'oppose aujourd'hui à l'initiative «Oui à l'Europe»! Il se retrouve donc du côté des «méchants frileux».
Le sol des certitudes manichéennes se dérobe sous la plume du pauvre journaliste chargé de traiter le sujet. Décontenancé, désemparé, à court d'argumentation, il ne trouve de réconfort qu'en amalgamant gravement et en ratissant large. Ainsi M. Brunner a co-signé une lettre avec MM. Chevallaz, ancien président de la Confédération, Beck et Fattebert, conseillers nationaux, Perrin, entrepreneur et député, et Delacrétaz, président de la Ligue vaudoise. Sous la plume de notre perspicace enquêteur, cela donne: «Brunner coincé entre la Lega et la Ligue vaudoise» et «On est surpris de vous retrouver aux côtés de Bignasca». Il fallait bien l'œil de lynx du détective pour percevoir la signature invisible du vilain petit Tessinois à côté de celle de M. Brunner...
Et comme les idées creuses laissent un peu de place libre, l'expert dominical digresse sur la Ligue vaudoise: «Il est utile de constater que sur le site internet de la Ligue on trouve entre autres des renvois à d'autres journaux comme Schweizerzeit (émanation des durs de l'UDC zurichoise) ou Alias 2000, feuille d'extrême droite dirigée par Eric Bertinat, un ancien du parti genevois nationaliste Vigilance.» Cette fois le lien est établi: Brunner = Blocher = Bertinat.
Bien sûr, il aurait aussi été utile de constater que notre site renvoie également à Domaine Public, publication de gauche que nous trouvons intéressante (sans comparaison avec Dimanche.ch!). Mais les yeux de lynx de notre Rouletonstylobille savent se fermer quand ça fait mal...
Je propose d'ajouter sur le site internet de la Ligue vaudoise un lien vers www.dimanche.ch: ainsi tel sera compromis qui croyait compromettre!
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 9 février 2001)