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Les bons bonbons et les mauvais bobos

Dans une dizaine de jours à peine, ce sera Halloween. Comme chaque année, la télévision a déjà commencé sa longue série de films d’horreur peuplés de citrouilles et de squelettes.

Alors: des bonbons ou des bobos?

Cette année, le choix va être un peu particulier.

Les bonbons sont désormais proscrits, à cause du sucre. Si nous en donnons aux enfants, nous nous attirerons les foudres des gardiens de la morale sanitaire. Mais si nous refusons d’en donner, nous allons traumatiser les enfants et nous nous attirerons les foudres des gardiens de la morale pédagogique.

Et les bobos? A l’origine, c’était censé faire peur. Plus que les bonbons. Mais à notre époque où les bonbons font vraiment peur, qui a encore peur des bobos? Jour après jour, semaine après semaine, on nous dresse à avoir peur du réchauffement climatique, de la pollution atmosphérique, du plomb et de l’amiante, des produits phytosanitaires, des hackers russes, des pangolins chinois, des coronavirus variables et des vaccins expérimentaux. Alors les bobos, à côté, c’est plutôt gentillet.

A moins que… Mais oui, bien sûr! A notre époque, «bobos» ne désigne plus des douleurs, mais plutôt les plaies que sont les bourgeois-bohèmes. Et comme par hasard, ces bobos ne mangent pas de bonbons, d’où la nécessité de choisir entre les deux.

Les enfants qui viennent sonner à nos portes ne réalisent pas l’abîme de perplexité sociologique dans lequel ils nous plongent.

(Le Coin du Ronchon, La Nation n° 2186, 22 octobre 2021)