Ce qu’il fallait démontrer

L’Office fédéral du développement territorial a récemment diligenté une étude très scientifique destinée à démontrer très scientifiquement que les automobilistes ne paient pas assez en regard des horribles méfaits qu’ils causent à la société, tandis que les cyclistes couvrent largement leurs coûts et sont donc économiquement bénéfiques à la société.

Les résultats de cette étude très scientifique ont été publiés: ils démontrent – de manière assez inattendue – que les automobilistes ne paient pas assez en regard des horribles méfaits qu’ils causent à la société, tandis que les cyclistes couvrent largement leurs coûts et sont donc économiquement bénéfiques à la société.

Ces résultats ont été obtenus en prenant en compte les «coûts externes», c’est-à-dire les dommages causés en matière de bruit, de pollution atmosphérique et de changement climatique. A ceux qui affirmeraient que ces éléments ne peuvent pas être chiffrés de manière objective, l’office fédéral répond que «la détermination des dommages causés par les transports fait appel à des disciplines scientifiques très diverses» telles que les études médicales et les sciences de l’environnement. «Les dommages sont convertis en unités monétaires. Pour l’estimation financière des dommages causés à la santé, la donnée connue sous le nom de "valeur d’une vie statistique" (VVS) joue un rôle important. Elle exprime combien une société est disposée à payer pour empêcher un décès.» Cela confirme donc que ces calculs reposent sur des chiffres subjectifs, choisis pour obtenir les conclusions souhaitées.

Dans le même ordre d’idées, il est facile de démontrer mathématiquement que les coûts de l’Office fédéral du développement territorial sont infiniment plus élevés que les éventuels bénéfices qu’il pourrait apporter à la société. Il suffit d’admettre que la liberté n’a pas de prix, et on obtient alors la formule: infini divisé par n’importe quel nombre = infini, CQFD.

(Le Coin du Ronchon, La Nation n° 2180, 30 juillet 2021)