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L’intérêt de dialoguer avec un Vaudois

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Le Vaudois est lent. On pense que c’est un stéréotype, un cliché, une idée reçue. Mais ce pourrait aussi être un avantage décisif en cette période de crise coronavirale, voire un atout précieux face à l’évolution technologique de notre société.

Expliquons-nous. Depuis plusieurs mois, chacun, y compris parmi les plus rétifs à l’informatique, a été obligé bon gré mal gré de découvrir les joies de la visioconférence et de ses subtilités techniques. Les râleurs diront ce qu’ils voudront mais, globalement, ça ne fonctionne pas trop mal. Le principal problème que l’on rencontre, lorsque certains systèmes peinent à gérer la multitude de signaux audio et vidéo, consiste en un ralentissement plus ou moins prononcé de la voix de votre interlocuteur. Ce dernier, pendant quelques secondes, se meeet ààà paaarleeer cooomme quaaand uuun Paaariiisiiieeen eeessaaaye d’iiimiiiteeer leees Suiiisses. Puis, lorsque le réseau retrouve sa pleine capacité, lasuitedelaconversationvousparvientenaccélérépourrattraperledécalagequis’estcréé (comme quand un Parisien parle normalement).

La première phase du phénomène ne crée rien de plus qu’un effet comique; la seconde, quant à elle, peut entraîner de sérieuses difficultés de compréhension. D’où l’intérêt de dialoguer avec un Vaudois! Celui-ci n’aura de toute manière pas dit grand-chose durant les dix secondes de transmission ralentie, et il restera très audible lors de l’accélération qui s’ensuivra.

(Le Coin du Ronchon, La Nation n° 2167, 29 janvier 2021)