Assez de conseils, assez de conseillères!
La campagne pour les élections fédérales s'achève enfin. Au moment de rédiger ces lignes, la plupart des Vaudois ont déjà voté. Beaucoup ont trouvé ça compliqué. On se demande bien pourquoi, car nombreux sont ceux qui se sont offerts à nous aider et à nous donner de pertinents conseils...
Ainsi, tous les candidats nous ont expliqué pourquoi nous devions de préférence voter pour eux - et aussi pourquoi il ne fallait surtout pas voter pour leurs concurrents. C'est démocratique, mais c'est humain.
De nombreux journalistes nous ont suggéré qu'il était moral de voter à gauche. Là encore, ce n'est rien de très nouveau de la part de gens qui se cooptent principalement au sein de cette mouvance.
Enfin, au moment de remplir notre bulletin de vote, lorsque nous avons feuilleté la brochure d'explication officielle, nous avons eu droit à quelques dernières recommandations - appelées «infos civiques». La Chancellerie fédérale, en effet, nous enjoignait non seulement de faire usage de notre droit de vote - ce qui est déjà, en soi, assez agaçant, car on peut très bien avoir envie de ne pas voter! - mais nous invitait également, sous le titre «Fini l'égalité du bout des lèvres», à élire de préférence des femmes, si possible en donnant deux voix à chacune de nos candidates préférées.
Il va sans dire que ce conseil a eu un effet déterminant sur la manière dont j'ai voté! Merci à l'excellent ami qui m'a signalé ce scandale en m'envoyant copie de sa lettre de protestation.
Cette ingérence dans le choix des électeurs est-elle due au fait que le Chancelier de la Confédération est une Chancelière? Est-ce elle qui a décidé qu'«une représentation équilibrée des deux sexes est un bon point pour une démocratie»? Est-ce elle qui a décrété que la Suisse devait imiter «les pays nordiques [qui] donnent depuis longtemps l'exemple»?
Personnellement, je suis persuadé qu'un «bon point» pour les Chambres fédérales serait qu'on n'y élise que des fortes personnalités de droite, fédéralistes, anti-écologistes et anti-féministes. Puis-je suggérer que cette «info civique» figure dans la prochaine édition du manuel du parfait électeur?
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 17 octobre 2003)
Ainsi, tous les candidats nous ont expliqué pourquoi nous devions de préférence voter pour eux - et aussi pourquoi il ne fallait surtout pas voter pour leurs concurrents. C'est démocratique, mais c'est humain.
De nombreux journalistes nous ont suggéré qu'il était moral de voter à gauche. Là encore, ce n'est rien de très nouveau de la part de gens qui se cooptent principalement au sein de cette mouvance.
Enfin, au moment de remplir notre bulletin de vote, lorsque nous avons feuilleté la brochure d'explication officielle, nous avons eu droit à quelques dernières recommandations - appelées «infos civiques». La Chancellerie fédérale, en effet, nous enjoignait non seulement de faire usage de notre droit de vote - ce qui est déjà, en soi, assez agaçant, car on peut très bien avoir envie de ne pas voter! - mais nous invitait également, sous le titre «Fini l'égalité du bout des lèvres», à élire de préférence des femmes, si possible en donnant deux voix à chacune de nos candidates préférées.
Il va sans dire que ce conseil a eu un effet déterminant sur la manière dont j'ai voté! Merci à l'excellent ami qui m'a signalé ce scandale en m'envoyant copie de sa lettre de protestation.
Cette ingérence dans le choix des électeurs est-elle due au fait que le Chancelier de la Confédération est une Chancelière? Est-ce elle qui a décidé qu'«une représentation équilibrée des deux sexes est un bon point pour une démocratie»? Est-ce elle qui a décrété que la Suisse devait imiter «les pays nordiques [qui] donnent depuis longtemps l'exemple»?
Personnellement, je suis persuadé qu'un «bon point» pour les Chambres fédérales serait qu'on n'y élise que des fortes personnalités de droite, fédéralistes, anti-écologistes et anti-féministes. Puis-je suggérer que cette «info civique» figure dans la prochaine édition du manuel du parfait électeur?
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 17 octobre 2003)