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Un virus plus ou moins accentué

L’auteur de la présente rubrique aurait bien voulu obtenir une dispense de rédaction pour cause de coronavirus. Puis il s’est ravisé, en se souvenant que rire c’est bon pour la santé.

Mais est-ce vraiment le cas… avec l’accent suisse allemand? Le professeur Beda Stadler, ancien directeur de l'Institut de virologie et d'immunologie de l'Université de Berne, a en effet affirmé dans la presse «que le suisse allemand, avec ses sons gutturaux, induit un risque supplémentaire» en matière de transmission du coronavirus (24 heures du 4 mars dernier). Les mauvaises langues (de langue française) ajoutent perfidement que c’est bien le seul domaine où le suisse allemand rend la transmission plus aisée – référence, sans doute, à l’usage potentiel du haut valaisan pour crypter avec une sécurité absolue les conversations de l’armée.

Cela étant, le professeur Stadler n’a pas parlé de l’accent suisse allemand, dont on ignore a priori à quel point il peut être contagieux. Mais si l’on considère la rapidité avec laquelle le «rire c’est bon pour la santé» de notre ancien ministre de l’économie s’est répandu dans le monde, et le nombre de personnes qui sont mortes de rire en l’entendant, on est en droit de s’inquiéter.

A contrario, et pour être équitablement moqueur, on pourrait abondamment disserter sur les raisons pour lesquelles aucun virus actif et virulent n’a jamais pu se transmettre par l’accent vaudois… mais le présent journal n’est peut-être pas le meilleur endroit pour en parler.

(Le Coin du Ronchon, La Nation n° 2144, 13 mars 2020)