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Chercheurs suisses – Il est exclu d’exclure

Au lendemain de la votation populaire du 6 décembre sur l’EEE, les scientifiques suisses craignaient de ne plus pouvoir participer aux programmes de recherche européens. Qu’en est-il quatre mois plus tard?

Ai-Siang Tai, responsable des projets européens à l’EPFL, précise qu’aucun chercheur suisse n’a été jusqu’ici exclu d’un programme de recherche déjà entamé: «D’ailleurs, les réunions des personnes travaillant à un même programme sont assez espacées. Dans certains cas, les réactions des uns et des autres ne sont pas encore connues.»

Les craintes, les chercheurs se les réservent plutôt pour le futur, pour les nouveaux programmes à lancer. Mais Ai-Siang Tai ne doute pas que les milieux européens de la recherche souhaitent vivement que la Suisse poursuive ses collaborations. «C’est dans l’intérêt de tout le monde, ajoute-t-il, ne serait-ce que sur le plan financier, où la participation de la Suisse représente un apport fort appréciable.»

Même conviction dans les propos plus officiels de Heinrich Ursprung, secrétaire d’Etat à la science et à la recherche. En visite à Bruxelles à la fin du mois de mars, il s’est vu confirmer l’intérêt de la Communauté à l’égard de la participation suisse aux programmes de recherche. Alors que l’accord sur l’EEE devait assurer une pleine participation aux programmes-cadres de la Communauté, il s’avère selon Heinrich Ursprung qu’une position semblable pourrait être obtenue rapidement par des accords particuliers.

«Les scientifiques suisses n’auront jamais d’interdiction formelle de participer à des recherches, quel que soit le résultat des négociations», commente Ai-Siang Tai. Des obstacles pourraient survenir éventuellement dans les conditions d’admission. Les critères de sélection, par exemple, deviendraient plus stricts, où les exigences de participation financière plus importantes.

Dans ce domaine, chaque programme est un cas particulier, où les chefs de projet jouent un rôle clé. On parle de situation mouvante, d’évolution difficile à prévoir.

Du côté des coopérations bilatérales, la tendance au renforcement des programmes communs se poursuit. Les responsables de la recherche scientifique suisse ont été reçus juste avant Pâques par leurs collègues français. Ensemble, ils ont élaboré de nouvelles formes de collaboration, avec «une ferme volonté d’accélérer le rythme des échanges».

(Suisse-Info n° 8, mai 1993)

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