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Babel ou civilisation chrétienne?

Telle est l’«alternative historique» qui s’offre aujourd’hui au monde. Après l’«utopie du progrès» dont s’est enorgueilli ce siècle, voici que nous menace le «règne du chaos», heureusement dénoncé par le professeur Roberto de Mattei1.

L’égalité et la liberté, valeurs fondamentales de la gauche et de la Révolution, culminent dans l’hérésie d’un chaos érigé en créateur et principe de l’univers. Dans ce monde en perpétuelle auto-création et auto-organisation, selon le seul gré du hasard, plus de cause première ni d’absolu, plus de hiérarchie. Juste une trame, un tissu complexe, où interagissent librement des entités aux logiques contradictoires et insensées.

L’auteur insiste sur les conséquences concrètes et actuelles de cette méconnaissance de la réalité. L’écologie fanatique réduit l’homme au rang d’un simple animal, abolit sa suprématie sur la nature, s’efforce de diminuer l’humanité. Le mondialisme, lui, veut la destruction des nations, symboles bannis de la structure hiérarchique et organisée des communautés humaines; c’est le rêve d’une Europe «multiraciale» et «multiculturelle» où le choc des cultures génère un chaos fécond. Ainsi, cette foi dans le désordre se révèle «rêve de destruction».

Comme l’a rappelé récemment le professeur de Mattei, de passage à Lausanne: le principe de la Révolution consiste à mettre en bas ce qui est en haut et en haut ce qui est en bas. Pour remettre bon ordre dans notre civilisation, la Contre-Révolution est alors le «devoir historique d’aujourd’hui».

(La Nation n° 1447, 12 juin 1993)

1 Roberto de Mattei, De l’utopie du progrès au règne du chaos, Lausanne, L’Age d’Homme, 1993, 202 pages.

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