Le bonheur de la modernité
Avec internet, je positive…
Qui a dit que les ronchons n’étaient jamais contents?
Et qui a dit que les ronchons étaient contre la modernité? (En fait, c’est peut-être la seule chose à laquelle ils ne sont pas opposés…)
En l’occurrence, un ronchon peut être très content d’être raccordé à internet!
D’abord, l’affichage des pages est très lent, contrairement au monde trépidant et stressant dans lequel on prétend nous faire vivre. Ça nous oblige à être plus calme. Ensuite, contrairement à ce que prétendent certains fans d’internet, on y trouve beaucoup d’informations réellement inutiles, et donc d’autant plus passionnantes, comme par exemple la liste complète des véhicules de pompiers d’Ottawa…
En outre, pour accéder à des sites précis, on est obligé de taper des adresses interminables composées de lettres et de signes de ponctuation. Soit un exercice de concentration comme on n’en fait plus à l’école.
Et puis, même au tarif local, passer des heures sur le «net» coûte quand même un saladier. C’est tout ça que le fisc ne pourra pas nous prendre.
Enfin, pendant toutes ces heures passées à «surfer», la ligne téléphonique reste occupée, ce qui nous protège des appels intempestifs et importuns!
Et dire que certains vont chercher jusqu’en Chine des méthodes de relaxation…
(Le Coin du Ronchon, La Nation 2 janvier 1998)