La taupe au regard critique

[Complément à un article sérieux de la rédaction sur la manière dont le «Groupe Regards Critiques» avait travesti certains propos de La Nation.]

ChèrEs camaradEs du/de la GroupE RegardEs CritiquEs (tac tic tac),

Mon petit doigt, qui a de grandes oreilles, m’a appris que vous lisiez La Nation, et que vous la citiez dans vos tracts. C’est dangereux tout ça: on pourrait vous dénoncer au grand masna-taliban… Cela dit, je suis grandement flatté que mes très modestes talents aient trouvé un écho dans votre prose. Ce qui me vexe et m’attriste un peu, c’est le «un auteur anonyme affirme que»: je parviens normalement à faire rire les lecteurs, sauf vous! Avec tout le mal que je me suis donné, je n’ai pas réussi à déplisser vos fronts sérieux d’intellectuels interpelés (par la police, voilà ce que vous mériteriez). Si vous m’avez réellement lu comme ça, au premier degré, vous avez dû en conclure que j’étais partisan de la globalisation… ce qui vous mène un tout petit peu à côté de la plaque! Mais c’est vrai que quand on pense le monde, on ne pense pas à rigoler.

Je ne lèverai pas le voile épais qui entoure mon anonymat, vous ne le méritez pas. Par contre, et pour vous faire enrager un coup, je vous révèlerai que cela fait tout juste deux ans que j’ai terminé ma licence en sciences politiques. Parfaitement: en plein milieu de votre quartier général! A votre place, je tremblerais de savoir le campus infesté de suppôts de la réaction…

A bon entendeur, salut!

(La Nation, 25 avril 1997)