Big Moustache contre Little Barbe
Victoire de la gauche. Victoire de la droite. Défaite des Vaudois
Dimanche 9 juin, c’était la victoire de la gauche. La joie étreignait la gorge des journalistes de Radio-Moscou-Suisse-Romande, qui veillent toujours à faire un étalage massif de leurs convictions politiques. Ils en perdaient leur peu d’élocution, ils ne parvenaient plus à aligner deux mots sans trébucher. Pensez donc: un communiste au gouvernement vaudois, désormais majoritairement à gauche!
Heureusement, c’était aussi la victoire de la droite. C’est un des deux candidats de droite qui l’a dit. Lequel n’a pas eu de mots assez forts pour condamner l’attitude de la droite, qui, si elle n’avait pas été divisée, n’aurait pas perdu cette élection.
On est bien loin du petit monde de Don Camillo et de Peppone, où la population d’un même village se disputait pour des idées différentes. Aujourd’hui, ce sont des partis différents qui se disputent pour les mêmes idées. Les politologues devraient cesser de se gratter le front en se demandant pourquoi les partis politiques sont en perte de vitesse: c’est tout bêtement parce qu’ils ne servent à rien (les partis; les politologues non plus ne servent à rien, mais là n’est pas mon propos). Ils (les partis) essayent tout au plus de servir leurs propres intérêts, sans toujours y parvenir. Mais ils ne servent assurément pas l’intérêt commun du Pays et de ses habitants, lesquels sortent perdants… de toutes les élections.
Vaud a un Ronchon. Il lui manque encore une tête.
(Le Coin du Ronchon, La Nation, 21 juin 1996)