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Il y a toujours de la place pour un ami

La parabole du haut magistrat prévoyant

On lit dans la Bible la parabole d’un serviteur que son maître voulait renvoyer. Craignant pour son avenir, le serviteur s’en va trouver les débiteurs de son maître et diminue leur dette pour s’en faire des amis. Apprenant cela, le maître ne punit pas son serviteur d’avoir dilapidé son argent, mais il le félicite au contraire d’avoir été prévoyant et prudent.

Notre bientôt regretté ministre des sports, de l’armée, de la solidarité et du tourisme à Kandersteg a certainement lu sa Bible. Sachant dès le départ qu’un jour il ne serait plus conseiller fédéral et redoutant de se trouver soudain à la rue et sans le sou, il s’est fait plein d’amis au sein de l’ONU en leur donnant une partie de l’argent de ses employeurs.

Ce jour tant préparé est maintenant arrivé, et Adolf Ogi est confiant: il quitte une fonction somme toute confortable, mais ses nouveaux amis vont lui en trouver une encore meilleure! Il a dû méchamment sursauter en lisant dans la presse que tous les postes importants à l’ONU sont actuellement occupés et qu’aucune place digne de lui n’est actuellement disponible. Mais la suite de l’article l’aura rasséréné puisqu’un fonctionnaire onusien ajoute: «Cela ne veut pas dire que nous ne trouverons pas de poste pour M. Ogi. Nous pourrions en créer un dont il serait responsable.» Les journalistes bien informés croient savoir qu’il pourrait s’agir d’une occupation en rapport avec la guerre et le sport. Etonnant, n’est-ce pas?

Depuis quelques mois, un autre conseiller fédéral, M. Joseph Deiss, manifeste lui aussi un grand intérêt pour les Nations Unies. Il affirme que cette organisation pourrait être très utile à la Suisse…

(Le Coin du Ronchon, La Nation, 29 décembre 2000)