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Une explication très simple de la péréquation intercommunale

Pourquoi diable le Parti libéral, qui appartient pourtant à un groupe majoritaire au Grand Conseil et au Conseil d’Etat, a-t-il refusé de soutenir le projet de péréquation approuvé par le Grand Conseil et par le Conseil d’Etat? Car, quand on a la chance d’avoir le pouvoir, on devrait surtout penser à le conserver et pas à pinailler sur les détails des projets du gouvernement…

L’explication est très simple: de même que les communes vaudoises se divisent en communes «bénéficiaires» (celles qui toucheraient de l’argent du fonds de péréquation) et communes «solidaires» (celles qui passeraient à la caisse), il y a également deux sortes de libéraux: d’une part ceux qui sont au pouvoir et qui veulent piquer du pognon aux autres, on les appelle des «visionnaires»; d’autre part ceux qui ne sont pas au pouvoir et qui tentent de planquer leur fric, ceux-là étant des «grippe-sous». L’expérience montre qu’il est possible de passer d’une catégorie à l’autre.

Les visionnaires bénéficiaires auraient voulu que les grippe-sous deviennent solidaires, de gré ou de force. Mais les grippe-sous étaient un peu plus nombreux que les visionnaires, ce qui a provoqué la décision négative du parti et la colère des journalistes. Ces derniers sont aussi des visionnaires et ont clairement mis en garde les libéraux: «Vous verrez, les radicaux vous laisseront tomber!» (est-ce un scoop?) et: «Vous verrez, les électeurs ne voteront plus pour vous!» (qu’est-ce qu’ils en savent, les journalistes, eux qui ne votent sûrement pas pour le Parti libéral?).

Si le Parti libéral continue de ne pas faire comme le Parti radical, alors les journalistes visionnaires écriront que les grippe-sous libéraux sont des blochériens. Et tout ça sera encore beaucoup plus simple. Beaucoup plus simple que l’inquiétante machine à brasser les impôts communaux.

(Le Coin du Ronchon, La Nation, 5 mai 2000)