Chers confrères! - Un spectacle à un franc
La radio-télévision socialiste d'Etat va toucher 25 millions de francs supplémentaires pour renforcer ses divers canaux de propagande, et sans doute aussi pour améliorer l'ordinaire des cadres du parti. Pensez-vous qu'ils soient contents de ce généreux cadeau de Noël? Même pas! Car ce petit tas de billets et de piécettes est trois fois moins gros que ce qu'ils avaient demandé à Saint Nicolas, ou plutôt à Santa Moritz.
Seraient-ce les camarades-téléspectateurs qui renâclent à payer douze francs de plus sur leur dîme annuelle? Sûrement pas, car personne n'est venu leur demander leur avis.
Non, si le butin est aussi modeste, presque misérable, c'est la faute aux «chers confrères» des médias privés – privés surtout du privilège de prélever de force leurs revenus et donc contraints de travailler pour gagner leur pain. La proximité idéologique ne résiste pas à ces petites jalousies d'argent. La guerre des gangs fait rage. Il y a quelques mois, les révélations de la presse obligeaient le directeur général de la SSR à se séparer de la Porsche Cayenne qui lui servait de second véhicule de fonction. Il y a quelques semaines, les commentaires cinglants de quelques éditorialistes déclenchaient la polémique sur l'augmentation de la redevance radio-tv, avec le résultat que l'on connaît aujourd'hui: le pouvoir politique a préféré couper la poire en trois et n'en lâcher qu'un morceau.
Du côté de la SSR, on ne se gêne donc plus pour envoyer à chaque occasion des volées de bois vert à l'intention des lointains cousins de la presse privée. M. Armin Walpen ne s'en est pas privé dans son interview au Matin. Et dans la bien nommée émission Infrarouge (mais pourquoi «Infra»?) qui avait reçu l'ordre de parler de tout sauf de la redevance, Mme Romaine Jean a réussi à placer son petit couplet contre les scandaleux titres de la presse de boulevard.
Cet amusant spectacle vaut bien un franc par mois.
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 22 décembre 2006)
Seraient-ce les camarades-téléspectateurs qui renâclent à payer douze francs de plus sur leur dîme annuelle? Sûrement pas, car personne n'est venu leur demander leur avis.
Non, si le butin est aussi modeste, presque misérable, c'est la faute aux «chers confrères» des médias privés – privés surtout du privilège de prélever de force leurs revenus et donc contraints de travailler pour gagner leur pain. La proximité idéologique ne résiste pas à ces petites jalousies d'argent. La guerre des gangs fait rage. Il y a quelques mois, les révélations de la presse obligeaient le directeur général de la SSR à se séparer de la Porsche Cayenne qui lui servait de second véhicule de fonction. Il y a quelques semaines, les commentaires cinglants de quelques éditorialistes déclenchaient la polémique sur l'augmentation de la redevance radio-tv, avec le résultat que l'on connaît aujourd'hui: le pouvoir politique a préféré couper la poire en trois et n'en lâcher qu'un morceau.
Du côté de la SSR, on ne se gêne donc plus pour envoyer à chaque occasion des volées de bois vert à l'intention des lointains cousins de la presse privée. M. Armin Walpen ne s'en est pas privé dans son interview au Matin. Et dans la bien nommée émission Infrarouge (mais pourquoi «Infra»?) qui avait reçu l'ordre de parler de tout sauf de la redevance, Mme Romaine Jean a réussi à placer son petit couplet contre les scandaleux titres de la presse de boulevard.
Cet amusant spectacle vaut bien un franc par mois.
(Le Coin du Ronchon, La Nation du 22 décembre 2006)