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Pour plus de respect sur la route - Et moins dans la législation fédérale

Qui a dit que la voiture, source de liberté et de prospérité, souffrait d'un manque de reconnaissance de nos concitoyens? Au moment où une nouvelle édition du Salon de l'Automobile ouvrait ses portes à Genève, on pouvait se féliciter de lire dans la Feuille fédérale (2007, pages 1457 et suivantes) qu'une initiative populaire «pour des véhicules plus respectueux des personnes» avait été lancée, avec délai de récolte de signatures au 27 août de l'année prochaine.

On s'étonnera bien sûr que cette initiative émane des «Jeunes Vert-e-s» de Suisse, généralement plus respectueux des animaux et des fleurs que des personnes et des voitures. Pourtant le titre est clair, n'est-ce pas? Il s'agit d'être «pour des véhicules» – donc de promouvoir l'usage de la voiture – et «respectueux des personnes» – on ne nous parle pas de la nature.

Alors réfléchissons: quelles caractéristiques une voiture doit-elle présenter pour être «respectueuse des personnes»? Elle doit être assez grande, spacieuse même, et confortable, pour que «les personnes» s'y sentent à l'aise. Elle doit être assez rapide et puissante, pour que «les personnes» gagnent du temps lors de leurs déplacements. Elle doit être assez haute pour que «les personnes» puissent y entrer et en sortir avec facilité. Au-delà de ces impératifs de base, on peut librement moduler le respect que l'on veut porter aux personnes, par exemple en incluant la climatisation, le GPS, les sièges en cuir réglables électriquement.

Ayant donc bien compris le sens profond de cette initiative, on devra toutefois se demander, mû par un sain réflexe fédéraliste, s'il est vraiment opportun de prévoir toutes ces marques de respect dans la législation fédérale.

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 16 mars 2007)