Asile: vive les vacances!

Scandale estival dans la politique fédérale: on découvre qu'un certain nombre de réfugiés, en majorité érythréens et somaliens, qui ont obtenu l'asile en persuadant nos autorités qu'ils étaient véritablement menacés des pires tortures dans leur pays, obtiennent de la Confédération des autorisations de voyage qui leur permettent d'aller tranquillement passer l'été… dans leur pays! La destination du voyage est généralement dissimulée; on évoque par exemple des sommes d'argent discrètement versées au consulat général d'Erythrée à Genève, lequel dément, évidemment.

Le laxisme de la Confédération dans ce domaine est dénoncé par les autorités cantonales; les médias en parlent peu parce que le fédéralisme n'est pas vendeur. Mais l'UDC donne aussi de la voix – et ça, c'est bon pour les gros titres! – en s'indignant notamment de ce que les vacances de ces faux réfugiés sont financées par les contribuables helvétiques. Il paraît en effet que 91% des Erythréens installés récemment en Suisse touchent l'aide sociale.

Les mauvaises langues – rien à voir avec les rédacteurs de La Nation – estiment qu'il y a tout de même quelque chose de paradoxal à voir ainsi l'UDC se battre pour empêcher les réfugiés de quitter la Suisse.

Sans rire: gageons que les Italiens, confrontés à un afflux autrement plus massif de «migrants», préféreraient payer ceux-ci pour qu'ils repartent en vacances au sud de la Méditerranée et aillent se réfugier dans leur propre pays, plutôt que pour qu'ils restent en Italie.

(Le Coin du Ronchon, La Nation n° 2023, 24 juillet 2015)