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L'air malsain de la campagne

(En marge de Conception Paysage Suisse)

L'Institut français de l'environnement (IFN) vient de publier un rapport accablant pour le monde agricole, intitulé «Agriculture et environnement: les indicateurs». Les auteurs du rapport ont mis en évidence le lien direct entre l'agriculture et la pollution de l'eau, la dégradation de l'environnement et l'effet de serre, voire la disparition de certaines espèces animales et végétales.

Car les atteintes agricoles à la nature viennent non seulement de l'usage d'engrais et de pesticides «qui affectent l'ensemble de l'écosystème», mais également de «l'intensification de l'irrigation» qui appauvrit les réserves en eau. Sans compter le stockage de lisiers et de fumiers, qui provoque «des émissions de méthane responsables de l'effet de serre».

C'est scandaleux: il faut absolument faire disparaître ces paysans, qui se permettent de faire disparaître des espèces animales et végétales! De plus, ils viennent régulièrement en ville pour respirer notre air sain avant de s'en retourner dans leurs champs pollués. Est-on assez conscient qu'en retournant la terre, ils l'abîment? Qu'en la cultivant ils l'épuisent?

Et qu'en étant ce qu'ils sont, là où ils sont, ils gênent terriblement le travail des experts chargés de concevoir rationnellement le paysage de demain?

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 20 juin 1997)