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Droits des peuples premiers: encore une machination ourdie par le tribun zuricois

Cela fait maintenant cinq ans que la Confédération helvétique a adhéré à l'Organisation des Nations unies, marquant ainsi – comme l'a écrit un journaliste d'Etat à l'inspiration intellectuelle modeste – son «entrée dans le monde».

Le petit monde politico-médiatique s'est efforcé de marquer cet anniversaire sans trop de bruit, en soulignant avec une subtile diplomatie que la Suisse avait acquis une plus grande visibilité tout en ne se faisant pas trop remarquer. Les «commentaires recueillis çà et là» affirment que «la Suisse a su se faire respecter, a avancé des idées novatrices et travaille dur.» Traduisez: ils font leur boulot dans leur coin sans déranger personne. C'est encore le moins pire que nous puissions faire.

On aurait pourtant tort de croire que le «Machin» ne nous sera jamais d'aucune utilité. On vient en effet d'apprendre que l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une déclaration symbolique proclamant les droits des peuples «autochtones», dits aussi «indigènes» ou «premiers». Ces derniers se voient désormais reconnaître le droit d'être autonome, de s'administrer eux-mêmes, de ne pas subir d'assimilation forcée, de protéger la spécificité de leur culture ou encore de contrôler leurs propres écoles.

Protéger sa culture permet-il de refuser le multiculturalisme, de lutter contre l'établissement de religions étrangères, voire de trier les bons et les mauvais moutons? Peut-on invoquer la déclaration onusienne pour conserver ses prérogatives scolaires face aux velléités centralisatrices d'un office fédéral? Que de questions intéressantes…

En tout cas, même si nous sommes entrés les derniers à l'ONU, nous avons tout intérêt à nous faire reconnaître comme «peuple premier».

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 28 septembre 2007)