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Pirates démocrates et puces antipuces

On s'émeut d'apprendre que le système de vote par internet testé dans le Canton de Genève n'est pas sûr. Un pirate habile aurait découvert une faille permettant d'inverser le oui ou le non d'un électeur sans que celui-ci ne s'en rende compte.

Peut-être l'informaticien qui a réalisé le programme a-t-il jugé que ce détail était somme toute secondaire. Peut-être a-t-il eu raison, d'ailleurs. Non seulement parce que certains cantons ont déjà été capables d'inverser leurs résultats sans passer par internet, mais aussi et surtout parce qu'il arrive à de nombreux citoyens de ne pas comprendre les questions et de voter oui en pensant non, ou vice versa. Et comme on voit autant d'ânes chez nos «amis» que chez nos ennemis, on en vient à penser que les oui à la place des non et les non à la place des oui finissent par se compenser.

Le seul acte de piratage vraiment utile ne serait-il pas de modifier le programme pour qu'il envoie exclusivement des votes négatifs? Et que dira-t-on le jour où les logiciels de vote par internet seront devenus véritablement inviolables, mais que des pirates encore plus habiles auront trouvé le moyen d'agir en amont, en prenant le contrôle de la volonté des électeurs d'une manière encore plus efficace que ce que fait aujourd'hui la radio-télévision d'