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Murs

On apprend que la Grèce vient d'achever la construction d'un mur de dix kilomètres sur sa frontière avec la Turquie afin de freiner l'immigration sauvage en provenance des pays arabes. Car pour les miséreux du Sud, la république hellénique en déroute, en faillite, en état de décomposition sociale et politique, représente malgré tout un eldorado.

On ne peut pas en dire autant de la France: personne ne cherche plus à y entrer et tous ceux qui le peuvent s'empressent de partir, qui pour venir trouver du travail et de bons salaires en Suisse, qui pour mettre à l'abri en Belgique les biens qui leur restent. Dans leurs déclarations officielles, les dirigeants de la République socialiste voisine qualifient désormais de «minables» ceux qui fuient ainsi le paradis de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Peut-être finiront-ils eux aussi par ériger un mur pour empêcher les ennemis du peuple et autres sociaux-traîtres de passer à l'Est.

Exagération? Voire!… En l'occurrence, l'expression «évasion fiscale», communément employée, souligne que c'est bien un statut de prisonnier qui est réservé aux contribuables français. Sans doute vous intéressera-t-il de savoir que le directeur de la prison est un homme normal, fils d'un médecin d'extrême-droite et d'une catholique de gauche, qui a reçu une éducation religieuse dont il ne lui est apparemment resté que cette seule citation: «Donnez tout ce que vous avez!»

On ne nous ôtera pas de la tête que nous n'avons peut-être pas fait une bonne affaire en signant un accord de libre circulation avec un pays où personne ne veut aller et qui n'entend laisser sortir de son territoire que les mendiants et les voleurs.

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 28 décembre 2012)