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Petite criminalité et grands travaux

Les Lausannois fondent quelque espoir dans le fait que la direction de la police municipale passe des mains d'un communiste à celles d'un socialiste. Mieux vaut un petit pas dans la bonne direction qu'un grand dans la mauvaise. Qui sait? Peut-être assistera-t-on à une vague de blairisme, de socialisme éclairé se souciant des petites gens honnêtes plutôt que des nababs hors-la-loi? A défaut, le risque existe que l'on nous serve une sécurité de façade en ne luttant que contre les agressions les plus graves et en dissimulant quelques aspects trop visibles de la criminalité. En particulier, la promesse de nettoyer la scène ouverte de la drogue laisse craindre un nouveau projet de shootoir qui permettrait aux toxicomanes et aux trafiquants de continuer à prospérer à l'abri des regards. Problème caché semble à moitié résolu…

Ces considérations désabusées nous amènent à regretter que la responsabilité de la police n'ait pas été confiée au seul municipal dit «de droite». Celui-ci possède en effet un atout déterminant: sa passion est de construire des tunnels un peu partout sous la ville. Avec les hôtes de l'Hôtel de police, il obtiendrait facilement la main-d'œuvre nécessaire à un prix défiant toute concurrence. Les infrastructures de transport se développeraient rapidement tandis que la vox populi serait satisfaite: «Les criminels au trou!»

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 5 octobre 2012)