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Fausse note et disque voilé

Le lobby pro-immigration a encore frappé. La bien connue Commission fédérale contre le racisme a commandité une étude de l'Université de Bâle pour démontrer – ô surprise! – que les étrangers extra-européens «hautement qualifiés» sont discriminés, que les personnes provenant des Balkans ou des pays arabes sont sous-représentées dans les postes de cadres et qu'«un nom turc ou un voile musulman, par exemple, peuvent s'avérer être un handicap».

Ce genre de constat téléguidé est toujours destiné à être flanqué de quelques revendications. En l'occurrence, la Commission fédérale contre le racisme réclame évidemment «une grande campagne fédérale de sensibilisation pour l'égalité des chances», mais aussi la promotion des «candidatures anonymisées». Voile obligatoire pour tout le monde?

On rit sous cape – ou sous niqab, si vous préférez – en lisant que «les institutions sociales, les œuvres d'entraide et les organisations non gouvernementales» discriminent au moins autant que les autres! Il semblerait ainsi que «les personnes travaillant dans le domaine social tirent de leur profession un crédit moral» et que de ce fait elles «se permettent un comportement moins moral dans certaines situations. Par exemple en étiquetant les candidats issus de la migration au moyen de stéréotypes et en ne les prenant pas en considération pour des postes de cadre.» (Fort bien… mais qui nous dit que l'auteur de ce jugement sévère ne serait pas tenté, lui aussi, d'être parfois «moins moral» au moment de choisir ses futurs collaborateurs?)

Discrimination partout, donc. Pourtant, selon ce qu'en dit la presse, le professeur de l'Université de Bâle responsable de l'étude «note généralement une bonne intégration des étrangers dans le marché du travail en Suisse». Cet élan d'honnêteté intellectuelle n'a apparemment pas été apprécié par la Commission fédérale contre le racisme: sa présidente, Mme Martine Brunschwig Graf, a immédiatement rectifié en affirmant que des problèmes sérieux subsistent et… qu'«il ne faut pas se voiler la face».

Faudrait savoir, à la fin!

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 16 novembre 2012)