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Des courges contre la violence

Les babas cools dans la cité de la peur

Nonobstant la perplexité exprimée dans un récent article de La Nation, les policiers vaudois ont mené une journée de «sensibilisation» pour dénoncer les violences dont ils font systématiquement les frais. Cette journée n'aura servi à rien puisque les honnêtes gens sont déjà conscients de la situation et que les autorités, la presse et les juges éprouvent trop de tendresse envers les voyous pour permettre qu'on les mette hors d'état de nuire.

Lausanne devient donc une ville de plus en plus vivante, jeune, dynamique, avec des fêtes, des manifestations sportives, des déprédations, des vols, des agressions, des bagarres, des coups de couteau et des fusillades. Tout le monde s'en plaint, sauf ceux qui ne quittent pas leurs quartiers de villas hors du centre. Sauf aussi M. Guéniat, l'agent rouge des Montagnes neuchâteloises, qui sait trouver les bons chiffres pour démontrer que le nombre de lésions corporelles commises à coups de boutons de manchette aux numéros impairs des rues dont le nom commence par un «z» n'a absolument pas augmenté au cours de ces dernières années.

Et puis il y a aussi les gentils écologistes de l'association Equiterre, ex-Société pour la protection de l'environnement, qui se donnent pour mission de «conseiller et [d']accompagner les collectivités publiques et les entreprises toujours plus nombreuses sur le chemin de la durabilité». Eux font une analyse qui décoiffe: en résumé, le sentiment d'insécurité – car c'est bien de cela qu'il s'agit – est dû au fantasme d'une sécurité idéalisée qui n'a jamais existé; la criminalité, c'est la criminalité économique commise par les riches; le plus urgent est de dénoncer la récupération politique scandaleuse de l'insécurité par certains partis politiques populistes; quant aux «incivilités» commises par quelques jeunes, elles s'expliquent par un environnement urbain inadapté. Et la recette – riez, riez, mais c'est écrit noir sur blanc! – c'est de développer des «potagers urbains» pour favoriser les rencontres et encourager ainsi l'appropriation de l'espace, donc la diminution de la violence!

Et pour stopper la violence contre les policiers, on les déguisera en hippies, avec des Birkenstocks, de longs cheveux sales et des colliers d'oignons autour du cou.

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 2 décembre 2011)