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Une drôle de conférence de presse

La conseillère d'Etat en charge du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture a tenu une conférence de presse mardi 16 août. Les informations chiffrées et factuelles sur la rentrée scolaire, qui occupaient la grande partie de la documentation remise à cette occasion, ont été évoquées en cinq minutes. Ensuite, Mme Anne-Catherine Lyon a passé vingt minutes à dresser un virulent réquisitoire contre l'initiative populaire Ecole 2010. Le reste de l'heure à disposition a été consacré à une présentation dithyrambique du contre-projet officiel LEO, parsemée de quelques invectives supplémentaires contre Ecole 2010.

On ne s'attendait certes pas à une présentation loyale des enjeux de la votation du 4 septembre prochain. On a néanmoins été sidéré par l'agressivité des propos tenus à cette occasion, par le cynisme des accusations portées contre les auteurs et les partisans d'Ecole 2010, par la lecture sélective et partiale qui a été faite de certains passages isolés de l'argumentaire de l'initiative, et par la malhonnêteté intellectuelle avec laquelle les revendications de cette dernière ont été «interprétées». Même les journalistes présents se sont étonnés de ce ton inhabituel, certains interrogeant Mme Lyon pour savoir si elle exprimait ainsi la position du Conseil d'Etat ou celle du Parti socialiste.

De fait, ce que l'on a entendu ce jour là ne ressemblait pas au discours d'un membre d'un pouvoir exécutif, mais plutôt à celui d'un chef de clan excitant ses troupes. Lesquelles ont répondu à cet appel en diffusant dans la presse, trois jours plus tard, des accusations encore plus délirantes à l'encontre des auteurs de l'initiative Ecole 2010. Après avoir été accusés d'être des «esprits chagrins» soucieux d'«instrumentaliser l'école», des suppôts de l'UDC, élitistes, ségrégationnistes, méprisants envers les enfants, irrespectueux des jeunes générations, voire fanatiques du clivage social et nostalgiques d'une société hiérarchisée, les enseignants et parents souhaitant un retour aux méthodes traditionnelles se voient désormais pointés du doigt comme d'obscurs promoteurs de pédagogies militaires américaines! Pendant ce temps, les relais de la gauche répandent sur internet de fausses «explications» inquiétantes sur les conséquences qu'aurait l'initiative Ecole 2010.

On comprend que l'école représente un enjeu vital pour la gauche – celui qui déclenche la révolution doit s'emparer de la radio et de la télévision, mais celui qui la prépare cherche d'abord à prendre le contrôle de l'école. Cela justifie-t-il que l'on tolère les dérapages à répétition auxquels se livrent les socialistes vaudois et leurs compagnons de route?

(La Nation du 26 août 2011)

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