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Les verts chez les blancs

Comment vaincre la résistance au changement, la peur de l'autre et les créatures analphabètes

Depuis des années, les écologistes nous promettent les catastrophes les plus invraisemblables comme conséquences du réchauffement climatique. Aujourd'hui, ils nous prédisent quelque chose de bien plus terrible encore si nous ne «limitons pas la croissance de notre civilisation»: une invasion d'extraterrestres tueurs.

Selon une information qualifiée de «sérieuse» parue dans le quotidien britannique The Guardian et relayée par de nombreux autres journaux, un scientifique de la NASA et des professeurs de l'Université de Pennsylvanie auraient en effet exprimé leur crainte que des extraterrestres occupés à observer de loin notre planète ne découvrent un jour quelque changement dans la constitution de notre atmosphère, qu'ils y perçoivent la possibilité d'une menace pour l'univers entier et qu'ils en conçoivent dès lors une légère animosité à notre égard. Ils décideraient alors derechef de venir rétablir l'ordre, la démocratie et le climat en détruisant tout sur leur passage et en transformant notre monde en spectacle son et lumière – comme dans les bons films ou dans la guerre en Irak. Une autre hypothèse envisage leur intervention sous une forme bienveillante et amicale destinée à aider notre humanité à améliorer ses connaissances et à résoudre ses problèmes – comme dans les bons films ou dans la guerre en Irak.

En tout état de cause, la perspective de voir débouler chez nous tout ce que la galaxie compte d'aliens réfractaires au changement (climatique) devrait nous motiver, selon les scientifiques américains, à réduire notre croissance, notre impact sur les écosystèmes et nos émissions de gaz à effet de serre. En d'autres termes: à retourner à l'état sauvage et à voter écolo. Nous voilà donc sommés de choisir entre les verts en birkenstock et les verts en soucoupe volante (choix dont il n'est pas exclu qu'il tourne à l'avantage des seconds).

Nous ne sommes pas sûrs de suivre les écologistes dans leur réflexe de «peur de l'Autre» (pourtant de même couleur) et dans leur volonté de limiter l'immigration extraterrestre (indispensable à notre économie, car un de Mars et ça repart). En revanche, nous lançons un vibrant appel à tous ceux qui se soucient de l'avenir de l'humanité vaudoise: songez que d'horribles créatures analphabètes venues d'un autre univers pourraient nous attaquer si l'initiative Ecole 2010 ne passe pas. Alors votez «vert», votez Ecol(o) 2010!

(Le Coin du Ronchon, La Nation du 26 août 2011)